Aozora Yell T1

Tsubasa vient de rejoindre le lycée Shirato et n'a qu'une seule envie: intégrer la prestigieuse fanfare de celui-ci en tant que trompettiste afin de pouvoir encourager ses non-moins reconnues équipes de base-ball. Un problème de taille se pose cependant d'entrée de jeu pour la demoiselle puisque cette dernière n'a pour ainsi dire aucun souffle et à donc bien du mal à réussir le test d'entrée dans le club de son coeur. Heureusement pour elle, un certain Daisuke Yamada, joueur de baseball, redoublera d'encouragements à son égard pour qu'elle persévère dans la voie qu'elle a choisi! A peine l'a-t-on quitté avec le dernier tome de Koko Debut sorti il y a moins d'un mois que revoici déjà Kazune Kawahara dans nos contrées avec une nouvelle histoire ayant pour cadre le lycée: Aozora Yell. Si l'on retrouvera bien entendu et d'emblée une bonne dose de romance, la principale particularité du titre vient clairement des passions occupant la journée de nos deux personnages centraux. D'un côté la fanfare et la trompette pour Tsubasa, de l'autre le baseball pour Daisuke. Ceci dit, ces deux thématiques ne seront jusqu'ici brossées qu'en surface et il ne faut pour le moment pas s'attendre à en apprendre énormément sur les sujets concernés. L'auteure va, en effet, consacrer une grande partie de ce premier opus à nous présenter ses deux têtes d'affiche et à construire lentement le lien qui les unit. D'emblée, on pourra remarquer les caractères particulièrement marqués de ceux-ci et le gros manque de variations dont ils font preuve jusqu'ici. Pour faire simple, qu'il s'agisse de Tsubasa ou de Yamada, on dirait qu'ils sont systématiquement ou presque en train de légèrement surjouer tant leur manière d'agir parait à la limite de l'excessivité. Heureusement, jusqu'ici, la chose n'est pas suffisamment marquée que pour être insupportable mais il faut cependant espérer que Kawahara parviendra à mieux nuancer ses personnages à l'avenir si elle ne veut pas très rapidement lasser le lecteur. En outre, il faudra également voir si l'auteure sera capable de mettre en place une véritable intrigue dans son récit, les objectifs fixés dans ce volume introductif n'étant franchement pas bien palpitants et la lenteur générale qui se dégage de la narration loin d'être particulièrement engageante. Qui plus est, certains passages censés apporter une touche d'humour ratent totalement le coche (le cas Mizushima notamment… j'en étais déjà à accuser à tort la traductrice!). Ceci étant, on ne peut s'empêcher d'éprouver une certaine empathie pour le duo mis en place et quelques passages apportent une dose d'émotion tout à fait bienvenue et fort bien maitrisée. De même, la relation qui se construit petit à petit entre Tsubasa et Daisuke est à la fois plaisante et touchante. C'est déjà la une bonne chose. Reste encore une fois à voir comment tout cela va tenir sur la longueur car, clairement, les bases sont à l'heure actuelle des plus fragiles et l'on a le sentiment que l'on risque de rapidement tourner en rond. Coté dessin, le trait de Kazume Kawahara reste fort basique. Sans être désagréable, il ne s'impose jusqu'ici pas comme un atout pour l'oeuvre. Au contraire, il la dessert même de temps en temps (encore une fois, le cas Mizushima). Les gros plans sur les visages ont également tendance à un peu trop se démultiplier, quitte à perdre du coup quelque peu de leur impact. Enfin, cela n'est pas trop dommageable et la mise en scène reste convenable malgré tout. Et pour ce qui est de l'édition, Panini fournit un travail convenable. Les débuts d'Aozora Yell sont donc en demi-teinte. Si l'on parvient à rapidement s'attacher aux personnages créés par l'auteure, on perçoit également bien vite les défauts et les limites de l'histoire que celle-ci nous délivre. Il est cependant encore trop tôt pour se forger un avis définitif sur la nouvelle série de Kawahara et peut-être celle-ci saura tirer un meilleur parti des thèmes présentement abordés à l'avenir. En tout cas, si ce premier tome n'est nullement rédhibitoire, il manque d'atouts suffisamment prononcés que pour piquer à vif notre curiosité. Shaedhen

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