Chobits T8

Le conte de fée est donc terminé, une fin sans réelle surprise, pas vraiment décevante, mais presque, Clamp nous ayant habitué à des titres plus travaillés et tordus. Celle-ci est un peu plus puérile et destinée à un public plus large. Pas d’ambiguïté ni de sous entendu ici, cette fin est claire et limpide. Cela reste tout de même une excellente série dans son ensemble, les fans des auteurs eux seront aux anges, les autres seront certainement un peu plus critique. Graphiquement c’est quasiment irréprochable, un vrai travail d’orfèvre auquel nous ont habitué les Clamp. Et l’histoire est cohérente et bien restituée. Il était une fois une belle histoire d’amour entre un homme et un ordinateur… A. Le maigre dernier volume de Chobits, au-delà des révélations, va permettre à Tchii de réaliser totalement son choix. Après l’avoir fait, il ne lui reste plus qu’à vivre dans le but d’obtenir une réponse favorable. Ce qu’il adviendra dans le cas contraire, Hideki ne veut pas y penser. Face aux ordinateurs gouvernementaux, il va devoir exprimer ses sentiments en son âme et conscience, sans se soucier des autres. La déclaration naïve et très sincère d’un ordi est touchante, le héros se retrouve confronté à une situation où il n’est plus le perdant, où il doit réagir pour son bonheur mais aussi celui de celle qui l’aime … Cependant, la révélation tarde à tomber. La narration s’embourbe toute seule dans un semblant de suspense, autour du mystère des capacités de Tchii, qui au final ne tombera jamais vraiment le voile. Le seul intérêt réside dans le duo des ordis en noir, leur situation apportant espoir et douceur. Les graphismes, eux aussi, font oublier l’aspect bancal du scénario en ce dernier tome. La morale reste dans ce que Tchii peut faire ou pas. Le fait d’être amoureux d’elle implique certaines contraintes, que l’on apprécie puisqu’Hideki se résigne malgré son caractère … Pourtant, à ce niveau, la toute fin paraît étrange … Cette histoire de réinitialisation aurait elle fonctionnée? Hideki aurait il passé les frontières? Clamp joue la modération en nuançant la note d’espoir par un aveu cruel: les ordis n’ont pas de sentiments, Tchii n’éprouve rien. Elle n’est qu’un programme, même si Hideki s’efforce de partager son âme avec elle. Ces parts de vérité permettent aux lecteurs de se faire leur propre opinion. Au final, on ne sait véritablement que penser de ce manga, qui nous laisse un peu étonnés, remués. Pas d’avis tranché, tout est pensé et repensé, et la lecture seule ne permettra pas à notre réflexion de se prononcer sur le sujet délicat des ordis. Un beau moment de sentiments, qui tranche totalement avec le début de la série. Une fin digne d’une histoire d’amour impossible, quelque peu précipitée ou longuette, selon les moments. Inégale, mais rafraîchissante de candeur. Nidnim

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