Zero pour l'Eternité T1
EIEN NO ZERO © 2010 by Naoki Hyakuta, Souichi Sumoto / FUTABASHA PUBLISHERS LTD., Tokyo

Zero pour l'Eternité T1

Kentarô, 26 ans, poursuit sa vie sans grande passion. Désabusé après avoir été largué et avoir échoué 4 fois de suite au concours de la magistrature pour laquelle il postule, il s'éloigne peut à peu de la vie active et ne cherche même plus à passer ses examens. Sa soeur Keiko, de son côté, lui demande alors de l'aider dans son travail de journaliste et d'écrivain, en partant sur les traces d'un homme de leur famille qu'ils n'ont jamais connu: leur grand-père, Kyûzo Miyabe, mort pendant la seconde guerre mondiale pour son pays en kamikaze, aux commandes de son avion de chasse, l'un des mythiques Zéros. Leurs recherches les amèneront à recueillir des témoignages aussi troublants que touchants sur ce que fut leur père, mais pas seulement…Les kamikaze. Un sujet déjà entraperçu à quelques reprises dans l'univers du manga, notamment dans l'Île des Téméraires ou dans Tsubasa les Ailes d'Argent. Avec Zéro pour l'éternité, le scénariste Naoki Hyakuta et le dessinateur Souichi Sumoto, dont c'est la première oeuvre publiée en France, s'éloignent toutefois des clichés, préférant s'attarder sur leurs personnages plutôt que sur les visions bourrées de clichés liées aux kamikaze (ultra patriotisme, terrorisme…). Le premier constat sera graphique. Souichi Sumoto offre sur ses personnages un travail visuel faussement simple, qui rappelle à quelques reprises un auteur comme Kaiji Kawaguchi: d'une grande précision dans la peinture des avions militaires, et porté par des personnages aux traits assez arrondis, qui revêtent une belle précision dans l'expressivité. On ressent pleinement les émotions, sans exagération, avec retenue et pudeur. En comptant en plus une narration sobre mais très claire, focalisée sur les protagonistes, on ressent une sorte de bienveillance posée par les auteurs sur leurs personnages, surtout sur le vieil Ishioka, premier témoin poignant de Kentarô et Keiko. En somme, on entre très vite dans l'histoire, qui a le bon goût de ne pas trop en faire, de bien raconter les choses, et de nuancer grandement les deux héros de guerre de ce premier tome: le défunt Kyûzô, évidemment, mais aussi Ishioka, premier témoin de nos deux personnages principaux. Très vite, les questions affluent donc autour de Kyûzô: dans quel état d'esprit s'est-il sacrifié? Etait-il seulement le héros que tout le monde prétend, ou était-il un lâche? Etait-il vraiment prêt à mourir, ou s'accrochait-il à la vie? A travers le récit du vieil Ishioka, on commence à découvrir le parcours d'un homme peut-être très différent de son image, qui enclenche une vision à des années-lumière de celles que l'on a habituellement des kamikaze, et qui donne envie de connaître au plus vite la suite, de découvrir plus en profondeur la mentalité qui était celle de Kyûzô Miyabe. Dans ce premier tome, le petit tour de force des auteurs est de révéler par petites doses le parcours de Kyûzô à travers un autre homme, l'un de ses compagnons de l'époque, Ishioka. Quelle vision avait-il du grand-père de Kentarô et Keiko? Au fil de son récit, le vieil homme, mine renfrognée et désabusée, un bras en mins à cause de la guerre, voit ressurgir en lui nombre de souvenirs de cette époque, et c'est alors lui-même que l'on découvre le plus, dans les souvenirs de sa relation conflictuelle avec Kyûzô. Pour comprendre Kyûzô, il convient d'abord de comprendre Ishioka, et c'est donc avec un certain intérêt que l'on découvre la jeunesse de cet homme qui n'a jamais été gâté par la vie. Une jeunesse qui le conditionne beaucoup jusqu'à son arrivée auprès de Kyûzô, où l'admiration qu'il voue à ce dernier va vite se transformer en dégoût pour diverses raisons. Avec habileté, les auteurs opposent deux visions différentes des pilotes de Zéro, mettent joliment en face deux visions intéressantes de la vie et de la mort, sans jamais pencher d'un côté ou de l'autre. Si Kyûzô peut paraître lâche, on a aussi le sentiment de pouvoir comprendre son attachement à la vie. L'habilité de Zéro pour l'éternité tient aussi dans le choc qu'il crée entre deux générations séparées par plusieurs décennies. Car si Keiko écoute attentivement le récit du vieil homme, on ne peut pas en dire autant de Kentarô, jeune homme de notre génération, qui semble se ficher royalement du passé au point de risquer de vexer par moments le vieil homme. Mais de fil en aiguille, on devine que Kentarô changera et pourra lui-même repartir de l'avant, en découvrant le fin fond du coeur du vieil Ishioka (notamment dans une fin de tome superbe, belle leçon tout en nuances d'humanité). On le devine, ce sera là l'autre grand axe de la série: en confrontant des générations qui n'ont pas connu les mêmes conditions de vie, les auteurs les rapprochent, et nous poussent à ne pas oublier d'effectuer le devoir de mémoire qui est le nôtre. Résulte de tout ceci un premier volume habile, qui peut à certains instants paraître longuet, mais qui se révèle surtout bourré de promesses, en se focalisant avant tout, avec habileté et sans clichés, sur les hommes qui se cachent sous les pilotes et les kamikaze. Une oeuvre à suivre de très près. En fin de tome, on appréciera beaucoup les textes bonus sur les Zéros et les kamikaze. Koiwai

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