Saiyuki Reload T3

Un début en fanfare pour ce troisième tome de la deuxième saison de Saiyuki. Goku, affaibli par les yokais précédents mais en prise avec Kogaiji, s’effondre à l’arrivée de la cavalerie. Cette dernière fait à présent face à l’ennemi transfiguré, ne combattant que pour obéir et rapporter le sutra à sa "mère". En gros, c’est une belle leçon de loyauté que l’auteur nous propose. C’est ici que l’intérêt renaît un peu: l’opposition manichéenne s’efface totalement, laissant le soin à chaque camp d’exposer des raisons de se battre. On aurait même presque tendance à donner raison aux opposants de la bande à Sanzo. Après tout, ceux-ci ne se battent QUE pour sauver le monde. Et le dévouement des sbires de Kogaiji, ainsi que sa force morale pour reprendre le dessus sur lui-même, sont tellement plus passionnants. Cela se révèle d’ailleurs être un atout et une faiblesse de ce tome trois. Et puis … Les quatre drilles finissent à l’eau, le caquet rabattu. Cela vaut bien quelques combats chaotiques. Surtout que les premiers du volume mettent en place une certaine stratégie entre nos compagnons. Eux aussi évoluent un peu, même si au fond ils restent tous fidèles à leurs personnalités rebelles et marginales. C’est une belle théorie fondée que l’esprit de groupe que la mangaka met ici en place, au travers d’un affrontement pas si anecdotique. Après un petit interlude colérique opposant le prince Kogaiji et un docteur Ni ayant échoué, la bande des quatre repart … A vrai dire on ne sait pas bien où. Puisque maintenant débutent les flash back. Encore!? Et oui. Mais la richesse de Minekura consiste à travailler, retravailler et exploiter à fond ses personnages. On ne peut pas lui en vouloir, étant donné le gain en authenticité. Mis à part la lassitude qui s’installe parfois, c’est un bon point pour la série. Ici, point d’ennui. On commence par la découverte du bonze Ukoku Sanzo. Qui il est, ce qu’il pense … Tout cela n’était que mystère, et ces quelques pages permettent de révéler un protagoniste passionnant, poursuivant un objectif aussi personnel que dérangeant. Puis, nous laissant sur notre surprise, l’auteur repart sur le passé de Sanzo, entre son départ du monastère où il a grandit et sa position actuelle. Ces dernières pages vont nous mener jusqu’à sa rencontre avec Goku, ainsi qu’au développement de sa stabilité morale. C’est son cheminement pour arriver à sa philosophie actuelle qui est décrite, parsemée de remarques comme on aime, de la part d’un jeune homme décidément peu en phase avec le monde qui l’entoure … En résumé, peu d’humour dans ce volume, quelques erreurs de graphisme, mais un scénario véritablement intéressant et prenant. N’ayant rien à voir avec le deuxième tome, on espère que le suivant sera tout aussi vivant et stimulant pour le lecteur. NiDNiM

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